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  • : Skeuj Andy
  • : Ce blog est en quelque sorte le prolongement de Net plus Ultra, livre co-écrit avec Laurent Quéré et retraçant les conversations sur Internet d'un groupe de trentenaires pendant 3 ans
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C'est en cours...

Dernier livre lu: Trois femmes puissantes (Marie N'Diaye)

Dernier film: Douleur et gloire (Almodovar, août 2019)

Dernier concert: La route du Rock (Stereolab, Tame Impala, Big Thief..., août 2019)

Dernier match: Brest - Toulouse (1.1, août 2019)

Contact: francoisperchec(arobase)hotmail.fr

27 juin 2019 4 27 /06 /juin /2019 21:20
Mais où est donc Ornicar?

De mieux en mieux.
La faute de français qui m'a sauté aux yeux sur le bandeau de cet ouvrage ne fera guère sourciller le Landerneau car elle déjà largement répandue, comme entrée dans les mœurs. Dans les médias tout le monde la commet, autant intervieweurs qu'interviewés, même des gens cultivés. Mais là on atteint les sommets : même dans le monde de l'édition, même dans des émissions littéraires: dans La grande librairie sur France 5, Laurent Gaudé, promu invité spécial, a récemment dit "puisque c'est de ça dont il s'agit" (alors qu'on doit dire, faut-il sans doute le préciser, "c'est de ça qu'il s'agit', comme "c'est de ça qu'on parle"; en revanche on pourra dire "c'est ça dont il s'agit". Sinon il y a, comme on dirait en gastro-entérologie, un double renvoi). Une romancière invitée la semaine précédente avait commis une faute semblable, et François Bunel, le présentateur, il y a quelque temps également. Si j'ai noté la saillie de Gaudé sur un bout de papier, comme beaucoup d'autres précédemment, je ne me suis dressé qu'une fois en Hussard noir de la République, lorsque j'ai rappelé la règle à une journaliste de France Info. Ca remonte déjà à plusieurs années, comme mon intention d'écrire à l'auteur de BD Manu Larcenet qui, dans une aventure du jeune de banlieue Nick Oumouk, mettait en scène Educator, un super héros qui surgissait lorsque le jeune Nick commettait une faute de français. A un moment Nick dit à son pote " C'est justement de ça dont je voulais te parler". Et là, qu'advint-il à votre avis? Eh ben rien, pas la queue d'un Educator. J'ai photocopié la page dans le but de l'envoyer à Larcenet, lui demandant au passage ce que foutait Educator à ce moment précis : il dormait? il décuitait?
Maintenant je suis prêt, y a qu'à lui transférer ce texte, pour peu qu'il ait une page Facebook. Après j'écrirai à Calman Lévy. Si leur bandeau orange m'a attiré l'oeil et consterné, je n'ai pas fait le voyage pour rien puisque je suis reparti avec le livre d'à côté, le "Traité d'économie hérétique" de l'économiste (atterré, lui aussi...)Thomas Porcher qu'on voit parfois dans le 28' d'Arte ou dans "C'est dans l'air".
[Espérant n'avoir point commis de fautes de français dans ce texte 😬, je vous souhaite bien le bonsoir]

 

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20 février 2019 3 20 /02 /février /2019 19:33

Pendant ces années au collège et lycée, je n'achetais pas de 45 tours, ni d'albums car je ne m'intéressais pas encore au concept. J'enregistrais la musique qui passait à la radio à l'aide d'un magnétophone placé contre le poste (photo1), ce qui avait comme inconvénient majeur de capter tous les bruits parasites de la maison : la pluie qui tape contre la vitre, le coucou qui retentit dans le couloir, le tintement de la cloche pour le passage à table, la voix de ma mère qui fait irruption dans ma chambre : « C'est le bazar ici, je te rappelle qu'Annie vient demain !». C'est exactement ce qu'elle a dit, j'ai eu le loisir de réentendre cette phrase des dizaines de fois, tous ces bruits finissant par faire partie intégrante du morceau. Mais ces scories restaient encore relativement mineures en comparaison de ce qui constituait la principale plaie de ce mode d'enregistrement : l'arrêt du morceau avant la fin, coupée par un jingle ou la voix de l'animateur. Imaginez « Big in Japan » d'Alphaville privé du coup de gong final. Impensable. La tension devait monter quand se profilait la fin de la chanson, la crainte d'une intervention intempestive qui gâche tout se rapprochant de celle du but encaissé dans les arrêts de jeu pendant l'écoute du multiplex. Ces compilations devaient être des OVNI musicaux car un même titre pouvait figurer 5 ou 6 fois sur la même cassette. Ben oui, rien ne disait que le nouvel enregistrement serait meilleur que le précédent, il fallait donc garder celui-ci au cas où… J'avais sûrement trouvé des stratagèmes pour limiter cet inconvénient, comme mener de front le remplissage de plusieurs K7 (ou les deux faces de la même). Laisser une version imparfaite en bordure permettait en effet de la recouvrir ensuite, quand une meilleure version se trouvait enregistrée ailleurs (et non à la suite). Vous me suivez ?

Lorsque je vis Véronique Ovaldé et Joann Sfar il y a plus d'un an dans l'émission littéraire de France 5, j'avais déjà l'idée d'écrire un texte sur ces cocasseries liées aux moyens d'enregistrement utilisés à l'époque. Dans « A cause de la vie », album écrit et dessiné à deux mains, le personnage imaginé par l'écrivaine, adolescente au milieu des années 80, comble notamment son ennui en enregistrant de la musique sur radiocassette. Mon sang ne fit qu'un tour vous pensez bien. Je décidai de me faire offrir l'album à Noël en me promettant de rédiger mon texte avant de lire la contribution de Véronique Ovaldé sur le sujet (photo2). Ce dont je fus donc, et dans les grandes largeurs, incapable.

Un autre Noël, celui de l'année de terminale, contribua à mettre fin à cet archaïsme. Muni dorénavant d'un double radiocassette, j'étais comme fou : je pouvais enregistrer moi-même les albums prêtés par les copains et faire des compils propres. Sauf que je n'avais pas encore conscience de rater un rendez-vous avec l'histoire: avec l'avènement du compact disc, le choix en K7 se réduisit rapidement comme peau de chagrin dans les magasins ou les bibliothèques de prêt. Mes penchants fataliste et peu consumériste sonnèrent comme un retour à la bricole. J'allais chez ma sœur enregistrer les CD prêtés ou empruntés, le fait de ne pouvoir écouter les CD chez moi ne m'empêchant d'ailleurs pas d'en acheter (en quantité raisonnable cependant). Ce n'est qu'en 1999 je crois, que je mis fin à cette forme d'auto flagellation en investissant enfin dans une platine. Pas le choix, on allait changer de siècle…

 

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19 janvier 2019 6 19 /01 /janvier /2019 22:42

Cette fois je vais pas me fatiguer à trouver un angle d'attaque à l'habituelle chronique sur la saison de foot hexagonal écoulée, il n'y a qu'à partir du dernier paragraphe de celle publiée il y a un an où je disais « que je serais censé me réjouir si les clubs suivants, plutôt que les autres constituant chaque groupe, montaient à l'étage supérieur ou ne descendaient pas » :

Prenons donc ces listes de clubs par niveau, en commençant par le National.

 

1) Laval, Red-Star, Béziers, Dunkerque, Créteil, Boulogne s/Mer, Grenoble et Rodez

Eh bien, jack pot pour les promus en L2 que sont le Red-Star (remontée immédiate), Grenoble (2ème accession consécutive) et Béziers qui retrouve un niveau quitté en 1987, ce qui donne à la L2 actuelle, expurgée de ces éléments les moins nobles (Bourg-en-Bresse et Quevilly-Rouen), une assez fière allure. Une L2 idéale, je ne sais pas (elle aura perdu Tours, mais il en fallait bien un…), mais dont tous les membres répondent aux critères (au moins 3 participations au championnat de L2 depuis 1979/80). A ceux qui trouveraient que Béziers fait un peu tâche dans ce gotha, il convient de préciser que le club de l'Hérault figure encore, malgré une éclipse de 31 ans, dans le Top 5 des clubs comptant le plus de participations au championnat de D2 depuis sa création (un classement dominé par Besançon et Cannes, devant Chateauroux). Mais cet état de grâce est par définition déjà menacé puisque les futurs relégués de L2 seront forcément des « clubs historiques », ce qui ne sera peut-être pas le cas de leurs remplaçants... On ne peut donc espérer mieux qu'un statu quo pour l'année prochaine. En conclusion, on affichera pour le National un bilan de +2 puisque Créteil descend en National 2 (2ème descente consécutive).

 

2) National 2:Toulon, Sète, Martigues, Annecy, Montceau, Epinal, Le Puy, Montceau-les-Mines, Sedan, Beauvais, Le Mans, St-Brieuc, Limoges

Il s'en est fallu de peu pour que le bilan soit aussi flatteur, quelques points ayant manqué à Toulon, Sedan et Annecy, finalement dauphins de Marignane, Drancy et Villefranche. Le Mans est donc le seul club notable à monter en National ; c'est une deuxième accession consécutive, comme Grenoble, autre club qui s'était vu trop beau et dont les investissements engagés il y a quelques années (nouveau stade) ne pouvaient être amortis qu'à la condition d'un maintien pérenne dans l'élite, ce qui ne fut pas le cas. Comme Montceau, Beauvais et Limoges sont descendus, le bilan est déficitaire à ce niveau (-2) 

 

3) National 3 : Libourne, Angoulême, La Roche s/Yon, Bourges, Blois, Cannes, Louhans-Cuiseaux, Besançon, Gueugnon, Mulhouse, Alès, Wasquehal, Rouen, Vannes, RC Paris, Montluçon, Bastia

Jeu à somme nulle avec les montées de Vannes et Blois et les descentes dans les ligues régionales de Wasquehal et Libourne (et pour la petite histoire de Luzenac dont on peut affirmer qu'il ne retrouvera jamais la L2…). Ce bon vieux Sporting de Bastia n'est pas parvenu à monter, devancé par Endoume Marseille, et cette année il devra batailler avec Istres, promu en N3. Tout comme Montmorillon... Je ne devrais pas citer le club de Haute-Vienne qui ne compte que 2 participations au championnat de D2, mais qui y figurait quand je mis le nez dans les résultats et classements de foot au tout début des années 80. Des noms de villes qui sortaient de nulle part, inspirant tout un imaginaire, à l'instar de Gueugnon, Saint-Dié, Noeux-les -Mines, Thionville ou Martigues...

Les autres clubs, dont je vous épargnerai cette fois l'inventaire, végètent au mieux en R1.

 

Cette chronique arrivant de plus en plus tard, on peut déjà faire des prospectives sur la saison en cours: Le Mans et Rodez semblent dans le bon wagon pour la L2, avec Laval en embuscade. En revanche Tours et Dunkerque sont en danger. En N3 on pourrait faire une belle moisson puisque le SC Bastia caracole en tête alors que Rouen, Alès, Angoulême et Bourges semblent bien partis également. En N2 en revanche, Toulon et Sedan sont en retrait par rapport à l'année dernière, Créteil, 2ème est dans le coup, seul Le Puy a fait le trou. On va mettre un cierge.

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15 décembre 2018 6 15 /12 /décembre /2018 16:58
Les effets de manches des gilets jaunes n'ont que trop duré. Ils ont obtenu l'abrogation de la mesure qui avait été à l'origine de la mobilisation et celle-ci aura servi de catalyseur, à une prise de conscience des difficultés de certains Français peut-être pas, mais à une obligation pour le gouvernement d'infléchir sa politique de casse sociale. Ils ont joué leur rôle, maintenant allez hop circulez! qu'ils laissent le gouvernement travailler - mais pas seul si possible (un « maintenant » que je ne situerais pas à la fin de cette semaine agitée mais plutôt entre l'acte II et l'acte III ; après il faut se motiver pour écrire un billet...). Toutes les revendications qui justifient la poursuite du mouvement, car non satisfaites, sont trop nombreuses, trop floues (le pouvoir d'achat…) pour pouvoir être traitées dans le cadre d'un bras de fer, modalité adaptée en revanche pour la contestation d'un projet de loi (la taxe carbone par exemple, justement) ou d'un plan social au sein d'une entreprise. Après, on ne va pas demander aux gilets jaunes de réécrire la politique fiscale et économique du gouvernement et de réformer les institutions ! Qui sont-ils ? qui représentent-ils ? (hier j'ai entendu l'amorce de leur serment à la salle du jeu de paume : « Nous, Gilets jaunes exigeons que… » ). Pour qui se prennent-ils ?
Ces revendications multiples ne sont rien d'autre finalement que celles qui sont défendues par les partis d'opposition, syndicats, certains journalistes, essayistes, économistes, etc. Or le pouvoir en place, aveuglé par l'effet en trompe l’œil de la double élection de 2017, à l'instar de Chirac en 2002, avance à marche forcée, ignorant ces courants d'opinion divergents et donc indirectement les Français qui n'ont pas voté Macron ou LREM ou l'ont fait par défaut. Ce qu'on appelle communément les corps intermédiaires doivent donc être remis au centre du jeu, peut-être revitalisés justement par ce regain d'intérêt pour la politique que semblent manifester ces Gilets jaunes ? Il est permis d'en douter. Même s'il est hasardeux de dresser un portrait robot du Gilet, je le sens super méfiant vis à vis des partis ou syndicats qui selon lui font aussi partie « du système » et pas très porté vers le collectif, car enfant de la société individualiste. Si le Gilet se sent étranglé par les taxes (qui servent en général à quelque chose...) il a tendance à oublier qu'il est aussi une victime de la société de consommation. Sans le sous mais suréquipé. Sans le sous car suréquipé. C'est la fin de la récré les enfants, on va être de plus en plus nombreux, avec de moins en moins de ressources naturelles, il va falloir continuer à faire dos rond, vivre plus chichement, se recentrer sur l'essentiel, renoncer à des trucs et jouer malin.
Si on peut douter d'une repolitisation des gens vers les structures classiques de l'engagement, sans doute doit-on réfléchir, comme on l'entend, à des dispositifs pour intégrer un peu plus les citoyens aux décisions, lesquels peuvent exister déjà à l'échelle locale (budgets participatifs) et sont un peu plus développés dans d'autres pays. Bon, c'est sans doute plus facile à mettre en place dans des petits pays comme la Suisse ou l'Islande où après la crise de 2008, des manifs avaient poussé le gouvernement à la démission ; les citoyens avaient obtenu la possibilité d'être associés à l'élaboration d'une nouvelle constitution (ça avait fait l'objet d'un chapitre dans le film « Demain »). Mais c'est un processus qui avait pris des mois, peut-être plus d'un an ; ça ne s'était pas réglé par quelques tweets entre un rond-point et l’Élysée.
Bref il faut réinstaurer du dialogue (ce que Macron n'a pas su faire depuis un an et demi) et s'inscrire dans le temps long (ce qui n'est pas le fort de l'action politique). Mais pour ça il faut quelque chose de fédérateur, une sorte de projet de société. C'est mal parti puisque les Gilets jaunes ne semblent pas non plus dans cette temporalité quand ils réclament des mesures immédiates ou sont tentés par le dégagisme après simplement un an et demi de mandat. Ils se plaignent d'un pouvoir trop vertical mais tiennent à négocier avant tout directement avec son plus haut représentant, prônent du renouveau dans le processus décisionnel mais, comme il faut des réponses immédiates, restent finalement dans ce schéma soi-disant dépassé, à attendre que tombent des mesures prises par un petit cercle de dirigeants honnis. Comment s'étonner alors que celles finalement lâchées par Macron, auxquelles personne d'extérieur au cercle n'aura été associé, n'aient contenté personne, Gilets jaunes ou pas ? (soit que c'était pas assez, soit que c'était pas prioritaire par rapport à autre chose, soit que c'était démago, soit que c'était contestable..)
Personne n'a de vision, de projet de société à proposer : ni le pouvoir qui cherche avant tout à calmer la colère et rétablir l'ordre public, ni les Gilets qui jouent dans un registre franchouillard et individualiste alors que c'est le système néo libéral mondial qui est à dénoncer, comme l'actualité vient le rappeler ironiquement avec la fermeture de l'usine Ford en Gironde, exemple qui montre une fois de plus que les États ont de moins en moins de prise sur les multinationales, les marchés financiers ou les lobbies, autres centres de pouvoir. Les Gilets ne contestent pas tant que ça l'ordre néolibéral et la société marchande, ils veulent surtout plus de sous pour mieux y participer ; la préservation de la planète, les changements de modes de vie (moins énergivores), les solidarités, le partage, la coopération interétatique (l'Europe), voire même la défense des services publics semblent, pour une bonne partie d'entre eux, le cadet de leurs soucis. Quant aux partis et syndicats, leur positionnement interroge, entre accompagnement sincère du mouvement et opportunisme. Bref il n'y a pas grand chose de positif à tirer de cette chienlit ! Ni gilet, ni Macron !
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26 septembre 2018 3 26 /09 /septembre /2018 18:40

J'ai connu une enfance dénuée de ces troubles de voisinage que j'évoquais dans des écrits récents; c'était même plutôt le paradis. Déjà, on n'était pas en appart, le jardin entourant la maison, bordé au nord par deux lots appartenant à la famille, occupés uniquement l'été ou certains week-ends, au sud par un champ où paissaient quelques vaches (avant que s'y installe le docteur N. dont la femme aimait se mettre en bikini blanc à la belle saison, ce qui me valait une fréquentation bien plus assidue du grenier...), à l'ouest par l'impasse d'accès et un pignon sans fenêtre et à l'est par la belle propriété des Renot, faisait office de zone tampon; de toute façon il n'y avait pas à se protéger de grand chose; si les relations avec la famille du docteur, de plus en plus discrètes à mesure que les rhododendrons poussaient (à mon plus grand dam), étaient plutôt neutres, on s'entendait bien avec les Renot, dont les enfants étaient proches de nous en âge. On se suivait en mode Dalton, du plus âgé (ma sœur) à la benjamine Katell (que Laurent Le Goff surnommait 4L Renault quand il la côtoya au collège, je l'appris plus tard). On passait pas mal de temps ensemble les mercredis ou les week-ends, dans une ambiance Club des 5 (sauf qu'on était 4), on s'imaginait des histoires louches; on s'envoyait, Christian et moi, des signaux lumineux codés d'une maison à l'autre... Il arrivait aussi que les Renot nous hébergent plusieurs jours lorsque ma mère partait rejoindre mon père en escale à Dunkerque, Le Havre ou Marseille. C'est sans doute lors de l'un de ces séjours prolongés que Christian me fit écouter la K7 "Mega hits 1983" ou quelque chose du genre, une compilation de succès de l'année écoulée, enfin pas exactement puisqu'on y trouvait des stars internationales (Elton John, U2 avec "New year's day"), les tubes de l’année ("Too shy" de Kajagoogoo, "Maniac" de Michael Sembello ou  "J'veux pas rentrer chez moi seule" de Regrets) mais aussi des artistes totalement inconnus qu'on essayait sans doute de promouvoir par ce biais. C'est ainsi qu'une chanson d'un certain Marc Lavoine nous tapa dans l’œil. Allez savoir pourquoi nous tombâmes en pâmoison devant cette chanson pourtant pas très fun, où un mec traîne son désarroi après s'être fait larguer. "Je ne sais même plus de quoi j'ai l'air" en était le titre et on l'écoutait en boucle jusqu'à en connaître les paroles par cœur; je me souviens qu'on les avait couchées sur le papier lors du week-end que nous passâmes à Bénodet dans la maison secondaire des Renot. On avait demandé à la mère de Christian comment écrire "junk" et ce que ça signifiait. C'était un week-end où il faisait froid. Christian et moi avions un peu joué au foot dehors, malgré les résidus neigeux qui recouvraient l'herbe; en tapant dans le ballon, je devais penser au Stade Brestois qui jouait gros le soir-même, opposé à un autre mal classé, Nîmes. Brest allait gagner 2.0 et finir le championnat 17è, laissant la 18è place, celle de barragiste, à St-Etienne en pleine déconfiture après l'affaire de la caisse noire. Le monde du foot balisait à l'idée que ce monument du foot français puisse être relégué en D2 et Brest, rival direct de l'ASSE, était la parfaite victime expiatoire pour éviter cette issue. Mais celle-ci fut bien fatale aux Verts après un barrage perdu contre Cannes. 

Quand un an et demi plus tard Marc Lavoine se fit connaître du grand public avec "Les yeux revolver", j'avais l'impression d'avoir une longueur d'avance sur tout le monde. Christian mis à part. Quoique. Je ne me souviens pas qu'on en ait parlé justement, peut-être que les relations s'étaient déjà distendues. J'aurais pourtant aimé savoir s'il avait fait le rapprochement, puis s'il a suivi avec attention la sortie des autres singles de Mac Lavoine pendant 3 ou 4 ans et leur évolution dans le Top 50, s'il a acheté le live contenant "Je ne sais même plus de quoi j'ai l'air" à la fin des années 80, et s'il est capable d'en réciter encore aujourd'hui les paroles par cœur. A mon avis non. Pourtant ce ne sont pas des affinités musicales qui expliquent cet engouement passager mais bien une forme d'allégeance envers ce souvenir heureux de février 1984 et la nostalgie d'une amitié perdue.

https://www.youtube.com/watch?v=xsA5YQz362M

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24 mai 2018 4 24 /05 /mai /2018 20:33

Après avoir lu « Meursault contre enquête » de Kamel Daoud, relire « L'étranger » de Camus s'imposait. J'ai profité d'un passage à Douarnenez pour récupérer l'ouvrage dans la bibliothèque de ma chambre. Il a morflé. La couverture est barrée de traces grises et les pages sont constellées de petites auréoles jaunes. Les livres ça serait un peu comme la peau, en vieillissant ils se recouvrent de petites tâches brunâtres ? Ou est-ce le fait d'avoir baigné pendant 30 ans dans l'humidité douarneniste, compressé dans un rayonnage de bibliothèque ? Un stylo à encre a bavé sur la première page créant une demi lune bleutée qui se duplique en rapetissant au fil des 10 premières pages. Je me suis dit qu'utiliser des stylos à encre plutôt que des crayons bille était une sorte de bizarrerie. Qu'est ce qui justifiait cela ? Consigne des enseignants parce que plus élégant et parce que les effaceurs permettaient des corrections moins dégueulasses ? Phénomène de mode  ? Lobbyisme des marques? C'était pourtant plutôt contraignant, il fallait acheter des cartouches sans arrêt et la moindre chute du stylo à terre risquait de lui être fatal.

Petit choc émotionnel en ouvrant le livre : la dédicace d'un copain écrite au porte-plume justement. Me l'aurait-il offert ? Ben non, c'est un bouquin qu'on avait étudié en classe ; d'ailleurs j'ai reconnu un paragraphe que j'avais été amené à lire en classe, exercice que je détestais particulièrement. Drôle de sensation, moins agréable que la dédicace de Didier qui n'était évidemment qu'une farce. Juste en-dessous du « I » désignant le premier chapitre : « Aujourd'hui Maman est morte » bien sûr; au dessus, griffonné au crayon gris, le score d'un match de foot, précédé d'une belle faute d'orthographe d'ailleurs : « Match allé : Ecosse 2 Australie 0 ». Pas besoin de chercher bien loin pour retrouver à quoi ça fait référence : un match de barrage pour la coupe du monde 86 dont j'allais consigner tous les résultats dans un dossier, y compris ceux des qualifications donc… enfin certains : ceux de la France et ces quelques matchs décisifs pour décrocher son billet pour le Mexique. Je n'ai plus refait ça d'ailleurs, du moins avec autant de minutie. En 82 j'étais trop jeune et en 90 déjà trop vieux sans doute (bien que l'absence de la France - comme à l'Euro 88 – ait ôté à la compétition pas mal de son sel). Aujourd'hui la coupe du monde qui vient est une coupe parmi tant d'autres. A l'époque c'était un événement majeur qu'il fallait vivre intensément, démesurément. C'est l'âge où on est à fond, le seul...

extraits bibliographiques:

"Aujourd'hui je suis si vieux que je me dis souvent, les nuits où les étoiles sont nombreuses à scintiller dans le ciel, qu'il y a nécessairement quelque chose à aller découvrir quand on vit si longtemps. Autant d'efforts à vivre ! Il faut qu'au bout, nécessairement, il y ait une sorte de révélation essentielle. Cela me choque, cette disproportion entre mon insignifiance et la vastitude du monde. Je me dis souvent qu'il doit y avoir quelque chose, quand même, au milieu, entre ma banalité et l'univers !"   (Kamel Daoud, Meursault contre-attaque - 2013)

"Meursault ferait mieux de manger plus de Boursault plutôt que de tuer des arabes en plein soleil"  (Sylvain Fambon dans Net plus utra, F. Perchec, L.Quéré -2006)

 

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23 décembre 2017 6 23 /12 /décembre /2017 18:27

Bon.. maintenant il faut attendre la trêve hivernale pour que je ne vous livre le bilan de la saison de foot hexagonal passée ; de mieux en mieux. Ici, point de paillettes (PSG, Mbappé, Dimitri…), on se situerait plutôt du côté obscur de la FFF. Pour preuve, la première chose ce que je retiendrai, au risque de perdre d'emblée les 3 quarts de mon auditoire, est que cette saison aura eu raison d'Epinal, qui a fini par quitter le National ; par le bas, va s'en dire. Pour me suivre il faut avoir lu l'article publié il y a un an (1) qui pointait le fait que le club Vosgien avait été repêché à deux reprises, alors qu'il avait terminé dernier et avant-dernier, profitant du forfait d'équipes classées devant ou au-dessus. Comme de coutume, les Spinaliens ont fini dans la charrette, mais on bien failli cette fois obtenir leur maintien sur le terrain: 15è sur 18, à un seul point du premier non relégable, ils se trouvaient alors en pôle position pour profiter d’un éventuel repêchage ; manque bol, cette fois aucune équipe de National (et c’est un événement) n’a jeté l’éponge et la double rétrogradation de Bastia, remplacé en L2 par le Paris FC, a laissé une place vacante en National que personne n’a prise, sans doute parce que la décision de rétrograder le Sporting encore plus bas (N3) est intervenue après que les championnats aient démarré. Dans une fin de championnat National très serrée, l'autre dindon de la farce aura été Sedan (qui retrouvait pourtant ce niveau), au grand dam des 12000 spectateurs présents au stade Dugauguez pour le dernier match, perdu contre Avranches (mais pas sûr qu'une victoire aurait suffi, ça se serait joué avec Pau à la différence de buts particulière). Outre le Paris FC, la L2 récupère un club historique, Châteauroux, mais en perd deux Laval et le Red Star (qui avait pourtant fait une belle saison pour son retour à ce niveau il y a deux ans). L’accession du Quevilly Rouen Métropole ne saurait entériner le retour du mythique FC Rouen à ce niveau. Cette fusion partielle (le FCR existe toujours en N3), actée il y a un an et demi, semble d’ailleurs tourner au fiasco : avant-dernier et largué à la trêve, le QRM est parti pour faire un aller-retour. Normal... tout en dépossédant l’USQ de son identité, le projet ne semble pas emporter l’adhésion des Rouennais. Les supporters historiques des Diables Rouges y étaient même farouchement opposés et dénonçaient une décision avant tout politique visant à attirer des investisseurs, sponsors, partenaires ; à l’instar de ce qui s'est passé à Strasbourg, Brest, Reims ou Valenciennes plus ou moins récemment, ils préféreraient continuer à batailler dans des divisions inférieures, prendre le temps qu'il faut, pourvu que ce soit à la loyale. Quant aux Quevillois, ils peuvent se sentir victime d’une OPA comme ce fut le cas au rugby pour Bègles-Bordeaux ou au basket pour Pau-Orthez. Leur club retrouve d'ailleurs un niveau déjà occupé au début des années 70, durant deux saisons. Insuffisant pour qu’il apparaisse dans mon étude qui prend, faut-il le rappeler, comme point de départ la saison 1979-80 et ne retient que les clubs comptabilisant trois participations au moins aux championnats de L2 et L1 confondus.

A cette aune, les mouvements entre le National et le CFA s’apparentent à un jeu à somme nulle, Grenoble et Rodez remplaçant Epinal et Sedan, alors que l’exercice est excédentaire aux niveaux inférieurs : 4 montées (Beauvais, Limoges, St-Brieuc, Le Mans) pour deux descentes (Mulhouse, Wasquehal) entre le CFA et le CFA2 et 5 montées en CFA2 (Rouen, Libourne, Cannes, Racing Paris et Montluçon) contre aucune relégation en DH.

Pour ce qui est de l'exercice en cours je serais donc censé me réjouir (en théorie du moins) si les clubs suivants, plutôt que les autres constituant les groupes, montaient à l'étage supérieur ou ne descendaient pas :

National : Laval, Red-Star, Béziers, Dunkerque, Créteil, Boulogne s/ Mer, Grenoble et Rodez

National 2 (ex CFA):Toulon, Sète, Martigues, Annecy, Montceau, Epinal, Le Puy, Montceau-les-Mines, Sedan, Beauvais, Le Mans, St-Brieuc, Limoges

National 3 (ex CFA2) : Libourne, Angoulême, La Roche s/Yon, Bourges, Blois, Cannes, Louhans-Cuiseaux, Besançon, Gueugnon, Mulhouse, Alès, Wasquehal, Rouen, Vannes, RC Paris, Montluçon, Bastia

R1 (ex DH) : Chaumont, Charleville, Abbeville, Arles, Istres

Au-delà : Quimper, St-Dié, Perpignan, Noeux-les-Mines, Evian-Thonon, Valence, Avignon

Comme l'année dernière une petite mention pour Luzenac, équipe qui aurait peut-être acquis ses galons aujourd'hui, si elle n'avait pas été empêchée de monter en L2 en 2014 : c'est bien, le club remonte tranquillement accédant cette saison en N3. Si j'ai eu du mal à digérer la montée d'Amiens en L1 car ce fut au détriment du Stade Brestois, au moins cet avatar subi par le club Ariégeois aura permis à son ex-entraîneur de connaître une autre aventure. Et pour Brest de récupérer Gaétan Belaud, son actuel capitaine.

(1) http://francoisperchec.over-blog.com/2016/11/peche-en-eaux-troubles.html

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22 juillet 2017 6 22 /07 /juillet /2017 18:40

On en aura avalé des couleuvres en un an de joutes footballistiques, du poteau de Gignac à la dernière minute du temps réglementaire d'une finale de l'Euro qui allait échapper aux Bleus, à la bourde de Lloris contre la Suède qui vient hypothéquer les chances de qualification directe pour la prochaine Coupe du Monde, en passant par l'invraisemblable naufrage du PSG à Barcelone avec ces 3 buts encaissés dans les 5 dernières minutes jetant aux oubliettes le chef d'oeuvre du match aller (4.0). Mais d'un point de vue plus personnel (ou régional), la plus grosse déception restera l'accession manquée du Stade brestois en L1 alors que celui-ci a occupé le podium 33 fois sur 38 et le plus souvent la première place, notamment de la 18ème à la 33è journée. Pour cette dernière, je me trouvais au Stade René Gaillard de Niort et il fallait être supporter brestois pour s'attarder à la buvette à l'issue de la rencontre; la bière des vainqueurs. Si nous restions mesurés dans nos propos, ça sentait bon la L1 quand même: à 5 journées de la fin Brest était solide leader avec 3 points d'avance sur Strasbourg, 4 sur Lens, 5 sur Nîmes, 6 sur Troyes et 8 sur Reims et Amiens. On était loin d'imaginer ce qui allait suivre.

Pour continuer à vivre l'aventure de près, je me rendis dans un bar un samedi après-midi pour voir la seconde mi-temps du match suivant, contre Amiens. J'y ai vécu le moment où tout bascule, ce petit quart d'heure où Brest, qui vient de prendre l'avantage, pousse pour faire le break mais n'y parvient pas (trois tentatives sauvées par le gardien dont un tir à mi-hauteur de Maupay qui n'est pas conservé dans la vidéo ci-dessous). http://www.dailymotion.com/video/x5jd8k

Finalement Amiens égalisa sur une action confuse partie d'un coup-franc avant de l'emporter à 5 minutes de la fin sur une reprise de volée venue d'ailleurs (une réussite que ne connut pas le Brestois dont le tir trouva la barre dans les arrêts de jeu...). Un simple nul et on n'aurait plus entendu parler des Picards. Même si Brest restait 1er ex aequo, simplement devancé à la différence de but par Strasbourg, je vis dans cette défaite comme le signe d'une malédiction. Parti en week-end dans le centre de la France, je n'eus en revanche que peu d'échos de la défaite brestoise à Troyes (1.0). Les Finistériens avaient ainsi remis dans la course deux équipes un moment distancées; mauvaise mayonnaise... Bon bon, gardons la tête froide, la venue de Nîmes, un autre outsider qui venait de lâcher du lest en perdant chez lui contre Auxerre, était l'occasion de remettre les pendules à l'heure et de conserver la seconde place en cas de victoire. Brest démarre tambour battant et ouvre rapidement la marque; ça y est, ça semble enfin être le grand soir ! (sauf que c'était encore un samedi après-midi). Et puis, il y eut ceci, alors que Brest maîtrisait. http://www.dailymotion.com/video/x5l6zm0_brest-1-1-nimes-but-renaud-ripart_sport

Perturbés les Brestois frôlent la correctionnelle (une barre pour Nîmes) mais atteignent la mi-temps à 1.1. Alors que j'écoutais à la radio, je sortis en ville le moral en berne, semblant renoncer à mon projet initial d'aller voir le second acte dans le bar d'à côté, persuadé que Brest allait perdre, que la malédiction suivait son cours... J'errai dans les rues, fis des coursettes et appris au retour que Brest avait effectivement perdu (3.2) et qu'encore une fois les faits de match ne lui avaient pas souri: une reprise brestoise sur la barre à 1.1, un but Nîmois litigieusement accordé et un but égalisateur refusé... Brest glissa à la 5ème place et ses deux derniers succès n'y changèrent rien.

Je ne trouverai point de consolation dans la perspective de revoir un derby à Lorient car outre le fait qu'ils tournèrent à la catastrophe pour les Ty Zefs par le passé, j'aurais mieux aimé continuer à voir des matchs de L1 à l'oeil (mon employeur étant partenaire du club de formation des Merlus). Au moins le Stade brestois ne porte-t-il pas l'entière responsabilité du rendez-vous manqué avec l'histoire qu'aurait constitué la présence de 5 clubs bretons en Ligue1 (si on compte Nantes)

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7 janvier 2017 6 07 /01 /janvier /2017 15:13

Hier j'étais branché sur Europe 1 au moment du petit déjeuner ; ça arrive lorsque j'ai écouté la veille au soir l'émission de Frédéric Taddéi ; je ne vais pas alors m'amuser à déplacer le curseur jusqu'à l'autre extrémité pour atteindre France Inter, il y a déjà assez à faire... Je préfère encore à subir les pub, Natacha Polony, Laurent Cabrol et quelques autres... Manifestement, la raison du positionnement sur Europe devait tenir à autre chose puisque j'appris le même jour que la station, qui n'a plus la pêche depuis quelque temps, avait modifié sa grille de rentrée (après l'avoir déjà fait en septembre) et que Nikos Aliagas devait occuper l'ancien créneau de Fred Tadeï (20h/22h), si ce n'était déjà fait. C'est con, j'aimais bien cette émission où il recevait des écrivains surtout mais aussi des philosophes, des chanteurs ou autres personnalités du monde culturel. En plus, ce type m'apaise. Quand le sujet est grave, sa voix douce et ses manières dandy désamorcent l'angoisse et laissent entrevoir des lueurs d'espoirs. J'avais déjà regretté la marginalisation de son émission de télé « Ce soir ou jamais », repoussée d'une heure le vendredi soir (avant d'être définitivement supprimée ou limitée à une par mois, je sais même plus...); ainsi elle démarrait vers 23h30 après que France 2 eut par exemple diffusé trois épisodes d'une série policière sans intérêt. Rédhibitoire pour moi, non que ce soit l'heure d'aller au lit, mais en tout cas pas celle de commencer à suivre une émission abordant des sujets de fond. Bref, tout ça pour dire qu'hier je découvrais donc – sans en être réellement conscient - les nouvelles rubriques de la matinale d'Europe 1. Effectivement avant, y'avait pas Nicolas Barré des Echos à 7h10... Quand Julie l'annonça, je crois que j'ai bondi de ma chaise pour changer de station : il y a des limites au stress, c'est déjà pas marrant d'aller bosser, il faut quand même se préserver un minimum le matin, ne pas se mettre le palpitant trop à l'épreuve pour commencer la journée ; café, chronique libérale et angoisses de boulot peut s'avérer être un cocktail détonnant. Mais quand je sus qu'il allait disserter sur Amazon et semble-t-il pas pour en dire du bien, je me suis ravisé ; ça allait faire écho (ha ha ha!...) à mon article publié récemment. Comme le précise Barré, loin de vouloir limiter leur champ d'intervention au domaine culturel (ou plus largement du commerce de distribution), ces enculés ne semblent vouloir en négliger aucun, où ils vont pouvoir à chaque fois jouer sur leur renom et leurs avantages fiscaux pour écraser la concurrence. Que le directeur de la rédaction des Echos estime qu'une multinationale va trop loin et ne se fasse pas le chantre du libéralisme à tout crin et du génie américain, c'est intéressant. Pour autant la connivence ne peut qu'être circonstancielle et ça sent bien quand même le « bye bye à Europe » surtout que juste après c'est Yves Thréard du Figaro qui lui succède... Reste à savoir ce qu'est devenu Frédéric Taddéi.

http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco2/la-grande-distribution-en-crise-a-cause-de-la-concurrence-damazon-2943515

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22 décembre 2016 4 22 /12 /décembre /2016 15:15

Pendant mon année de service militaire, qui suivit la période étudiante, j'ai un peu perdu le fil avec l'actualité musicale dont les Inrockuptibles de Bernard Lenoir et quelques radios locales comme Fréquence Mutine étaient les principales sources audio. Un fil tenu fut néanmoins maintenu grâce à la radio que les gendarmes allumaient lorsqu'on sortait patrouiller. Ces stations commerciales qui passent à longueur de journée une bouillie musicale que tu es régulièrement amené à subir en certains lieux (supermarchés, magasins, cafés, hôtels...). Là, c'était dans l'habitacle d'une 505 break ou surtout du Renault Trafic du maître chien qui embarquait l'animal et deux appelés pour faire quelques exercices à la campagne. Il devait mettre Europe2 ou RTL2 (qui dans le genre n'étaient pas les pires). Ça me rappelait l'époque du collège ou du lycée, quand je n'écoutais pas d'émissions de qualité, me contentant de recevoir ce que les radios déversaient, mais sachant néanmoins, je crois, séparer le bon grain de l'ivraie. Extraire quelques pépites dans un océan de merdes était déjà la règle pour l'auditeur du top 50 (1) et lors de ces virées en treillis et rangers, avant ou après que le berger allemand m'eut débusqué dans les fourrés et mordu dans ma parka capitonnée, il y avait deux morceaux que j'avais plaisir à entendre : "High hopes" de Pink Floyd (2), single d'un album par ailleurs insipide (The division bell) et surtout "Dream all day" des Américains The Posies, le morceau parfait, bref, direct, sans temps morts et avec des guitares bien acérées. Quant au clip, il reprend un thème assez prisé : les musiciens se mettant en scène dans un décor naturel. https://www.youtube.com/watch?v=lM1U78RLChY

Quand je le montrai à Delphine il y a quelques années, elle fit le rapprochement avec une parodie des Inconnus, où l'on voit notamment Didier Bourdon échouer sur une bouse de vache en se roulant dans l'herbe. Néanmoins je doutais que The Posies, trop peu connus, aient pu être une source d'inspiration majeure. L'antériorité de "Vice et versa", sorti manifestement un an avant l'album "Frosting on the beater ", le confirme; mais quand même, il y a une piste à creuser...https://www.youtube.com/watch?v=ZTeqM5gciH8

Plus de 10 ans après, je me trouvai de nouveau confronté aux radios commerciales quand j'accompagnai des lycéens Rennais en voyage scolaire au Portugal. J'entendais les singles du moment dans le car ou les salles de réception des auberges de jeunesse et deux morceaux attirèrent mon attention, notamment un, absolument percutant, la voix du chanteur me faisant penser par moments à Robert Smith. J'ai dû demander aux jeunes s'ils connaissaient les groupes, mais je ne sais plus s'ils ont su me renseigner. Toujours est-il que de retour en Bretagne je me suis calé sur les radios FM pour retrouver ces morceaux et les entendre un maximum de fois (je n'avais pas Internet chez moi à l'époque). Si je me suis assez vite lassé de "Somebody told me" de The Killers (3), je pouvais me saouler de "Banquet" de Bloc Party jusqu'à plus soif.

  1. Javais tenté d'en extraire la substantifique moelle dans "le Top 50 des morceaux ayant dû entrer un jour au Top 50" (sur une période allant de 1984 à 1989 en gros), classement que l'on trouve dans Net plus Ultra, François Perchec et Laurent Quéré, Ed. Bénévent 2005, p.224)

  2. https://www.youtube.com/watch?v=Y5fBdpreJi
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