Bon.. maintenant il faut attendre la trêve hivernale pour que je ne vous livre le bilan de la saison de foot hexagonal passée ; de mieux en mieux. Ici, point de paillettes (PSG, Mbappé, Dimitri…), on se situerait plutôt du côté obscur de la FFF. Pour preuve, la première chose ce que je retiendrai, au risque de perdre d'emblée les 3 quarts de mon auditoire, est que cette saison aura eu raison d'Epinal, qui a fini par quitter le National ; par le bas, va s'en dire. Pour me suivre il faut avoir lu l'article publié il y a un an (1) qui pointait le fait que le club Vosgien avait été repêché à deux reprises, alors qu'il avait terminé dernier et avant-dernier, profitant du forfait d'équipes classées devant ou au-dessus. Comme de coutume, les Spinaliens ont fini dans la charrette, mais on bien failli cette fois obtenir leur maintien sur le terrain: 15è sur 18, à un seul point du premier non relégable, ils se trouvaient alors en pôle position pour profiter d’un éventuel repêchage ; manque bol, cette fois aucune équipe de National (et c’est un événement) n’a jeté l’éponge et la double rétrogradation de Bastia, remplacé en L2 par le Paris FC, a laissé une place vacante en National que personne n’a prise, sans doute parce que la décision de rétrograder le Sporting encore plus bas (N3) est intervenue après que les championnats aient démarré. Dans une fin de championnat National très serrée, l'autre dindon de la farce aura été Sedan (qui retrouvait pourtant ce niveau), au grand dam des 12000 spectateurs présents au stade Dugauguez pour le dernier match, perdu contre Avranches (mais pas sûr qu'une victoire aurait suffi, ça se serait joué avec Pau à la différence de buts particulière). Outre le Paris FC, la L2 récupère un club historique, Châteauroux, mais en perd deux Laval et le Red Star (qui avait pourtant fait une belle saison pour son retour à ce niveau il y a deux ans). L’accession du Quevilly Rouen Métropole ne saurait entériner le retour du mythique FC Rouen à ce niveau. Cette fusion partielle (le FCR existe toujours en N3), actée il y a un an et demi, semble d’ailleurs tourner au fiasco : avant-dernier et largué à la trêve, le QRM est parti pour faire un aller-retour. Normal... tout en dépossédant l’USQ de son identité, le projet ne semble pas emporter l’adhésion des Rouennais. Les supporters historiques des Diables Rouges y étaient même farouchement opposés et dénonçaient une décision avant tout politique visant à attirer des investisseurs, sponsors, partenaires ; à l’instar de ce qui s'est passé à Strasbourg, Brest, Reims ou Valenciennes plus ou moins récemment, ils préféreraient continuer à batailler dans des divisions inférieures, prendre le temps qu'il faut, pourvu que ce soit à la loyale. Quant aux Quevillois, ils peuvent se sentir victime d’une OPA comme ce fut le cas au rugby pour Bègles-Bordeaux ou au basket pour Pau-Orthez. Leur club retrouve d'ailleurs un niveau déjà occupé au début des années 70, durant deux saisons. Insuffisant pour qu’il apparaisse dans mon étude qui prend, faut-il le rappeler, comme point de départ la saison 1979-80 et ne retient que les clubs comptabilisant trois participations au moins aux championnats de L2 et L1 confondus.
A cette aune, les mouvements entre le National et le CFA s’apparentent à un jeu à somme nulle, Grenoble et Rodez remplaçant Epinal et Sedan, alors que l’exercice est excédentaire aux niveaux inférieurs : 4 montées (Beauvais, Limoges, St-Brieuc, Le Mans) pour deux descentes (Mulhouse, Wasquehal) entre le CFA et le CFA2 et 5 montées en CFA2 (Rouen, Libourne, Cannes, Racing Paris et Montluçon) contre aucune relégation en DH.
Pour ce qui est de l'exercice en cours je serais donc censé me réjouir (en théorie du moins) si les clubs suivants, plutôt que les autres constituant les groupes, montaient à l'étage supérieur ou ne descendaient pas :
National : Laval, Red-Star, Béziers, Dunkerque, Créteil, Boulogne s/ Mer, Grenoble et Rodez
National 2 (ex CFA):Toulon, Sète, Martigues, Annecy, Montceau, Epinal, Le Puy, Montceau-les-Mines, Sedan, Beauvais, Le Mans, St-Brieuc, Limoges
National 3 (ex CFA2) : Libourne, Angoulême, La Roche s/Yon, Bourges, Blois, Cannes, Louhans-Cuiseaux, Besançon, Gueugnon, Mulhouse, Alès, Wasquehal, Rouen, Vannes, RC Paris, Montluçon, Bastia
R1 (ex DH) : Chaumont, Charleville, Abbeville, Arles, Istres
Au-delà : Quimper, St-Dié, Perpignan, Noeux-les-Mines, Evian-Thonon, Valence, Avignon
Comme l'année dernière une petite mention pour Luzenac, équipe qui aurait peut-être acquis ses galons aujourd'hui, si elle n'avait pas été empêchée de monter en L2 en 2014 : c'est bien, le club remonte tranquillement accédant cette saison en N3. Si j'ai eu du mal à digérer la montée d'Amiens en L1 car ce fut au détriment du Stade Brestois, au moins cet avatar subi par le club Ariégeois aura permis à son ex-entraîneur de connaître une autre aventure. Et pour Brest de récupérer Gaétan Belaud, son actuel capitaine.
(1) http://francoisperchec.over-blog.com/2016/11/peche-en-eaux-troubles.html